
Aujourd'hui, pour illustrer notre lettre de la semaine, un seul nom, celui du peintre Jean-Antoine Watteau
Peintre français (1684-1721) "Le fils d'un pauvre couvreur de Valenciennes, venu à dix-huit ans à Paris pour y vivre de ses pinceaux, longtemps tourmenté par la gêne, et mort de la poitrine à trente-sept ans, est l'évocateur de l'époque de la Régence, et le créateur d'un art nouveau. L'évocateur plutôt que le peintre, car Watteau est poète encore plus qu'observateur...Watteau a mêlé son âme pensive à ces joies, à ces fêtes dont le chatoyant spectacle était le régal de ses yeux d'artiste. Sans les attrister, il les a poétisées : à travers ces amusements qui passent, il a saisi le rêve qui demeure, son rêve, — et il l'a fixé."

Ce peintre du 18eme siècle a inspiré quelques grands poètes du 19e siècle:
Charles Baudelaire:
Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres, Comme des papillons, errent en flamboyant, Décors frais et légers éclairés par des lustres Qui versent la folie à ce bal tournoyant

Les bergers Paul Verlaine: Un pavillon à claires-voies Abrite doucement nos joies Qu'éventent des rosiers amis
L'odeur des roses, faible, grâce Au vent léger d'été qui passe, Se mêle aux parfums qu'elle a mis;
Comme ses yeux l'avaient promis, Son courage est grand et sa lèvre Communique une exquise fièvre ;
Et l'amour comblant tout, hormis La faim, sorbets et confitures Nous préservent des courbatures.

La fête de l'Amour
Et du 20eme siècle:
Albert Samain:
|
Watteau, peintre idéal de la Fête jolie, Ton art léger fut tendre et doux comme un soupir, Et tu donnas une âme inconnue au Désir En l'asseyant aux pieds de la Mélancolie

Pèlerinage à l'île de Cythère |